Comme promis, je poursuis mon histoire. Il y avait donc eu, dans une de mes vies précédentes, une soeur jalouse et laide qui m'avait détruite à petit feu. "Cette femme, tu la connais", m'avait dit S. "C'est aujourd'hui ta tante." Bien sûr, à l'annonce de cette nouvelle, n'importe qui pourrait exploser, se mettre en colère en hurlant: "Mais comment peux-tu te permettre d'affirmer de telles horreurs!" C'est sans compter sur la personnalité de ma tante, une des personnes qui, tout en douceur, s'appliqua dès ma naissance à détruire le peu d'estime que j'avais de moi.
C'est une femme d'une beauté exceptionnelle. Aucun homme ne lui résiste. Mais à 55 ans, elle est seule. Elle ne sait pas aimer, elle passe d'un amour à l'autre en détruisant tout sur son passage. Très égocentrique, seules les apparences comptent. J'ai beaucoup analysé les rapports que nous entretenons toutes les deux, sur le divan de mon psy. En me faisant remarquer, sans toutefois le dire clairement, que j'étais truffée de défauts physiques, elle me faisait comprendre que je ne méritais l'amour de personne. Trop laide, aucun homme ne me regarderait et quand il m'arrivait de lui présenter un ami ou un petit-ami, l'incompréhension se dessinait sur son visage: "comment est-ce possible qu'une fille aussi nulle que Koky puisse attirer quelqu'un?" Je vous rassure, je me suis sortie de ses griffes, non sans douleur, non sans efforts. Ma tante fit de tels dégâts qu'aujourd'hui, il m'est presque impossible de la voir.
Elle a eu dans cette vie présente, la beauté qu'elle m'a tant jalousée antérieurement et qu'en a-t-elle fait? Une arme contre les autres. Mais je voudrais surtout finir sur une note plus gaie car ce n'est pas dans mon caractère de faire pleurer dans les chaumières. Quand j'étais en régression sous hypnose, une des premières images, très fugaces, qui apparut, fut celle d'une jeune-femme qui ressemblait étrangement à ma mère. Elle était très belle, avec de longs cheveux noirs dénoués sur les épaules. Elle portait une robe très simple, en lin ou en laine, de couleur pâle, cintrée sous sa jolie poitrine. Quand S. évoqua cette malencontreuse vie antérieure où j'avais été une femme, son visage me revint et je suis sûre que c'était elle, cette fille qui avait connu le si grand malheur de perdre son amour. L'amour, justement. Je me dis que le jeune homme brun qui m'aimait tant doit bien exister quelque part et ça me réconforte terriblement. Je me demande aussi si ma tante, avec sa séduction à laquelle personne ne résiste, pourrait de nouveau casser des liens dont elle pourrait être jalouse? Si une incarnation sert à régler des choses, peut-être alors, pourrais-je, dans le futur, m'épanouir dans un amour qui n'aurait pas dû si mal finir.
mercredi 22 octobre 2008
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